Laëtitia Pitz

Une résidence
Janvier 2020

Anne Calas m’ouvre l’écrin du Grand Sault.
Anne a découvert mon travail par PERFIDIA.
Premier texte que j’ai écrit, que je porte en voix.
Je m’y pare d'une chanson d’Alberto Dominguez, l’éponyme, pour coiffer mes mots, mes mots d’actrice. Cette chanson qui sonnait dans la maison d’enfance.

Cette invitation de résidence d’écriture me saisit.
Écrire - encore ? - parce qu’une main tendue ouvre la confiance et le désir.
Les mots sont venus au bout des doigts, étonnement, comme pour répondre à l’appel.

Elle a 6 ans, peut-être plus. Elle ne parle pas. Mutique. Sous son chapeau de coton flottant.
Là, où tous exposent les peaux à la chaleur du rivage, elle porte une robe à volants et des souliers de plastique.
Elle est seule.

La première séquence de SCAPHANDRE.
Est née. Là.
Dans un drôle de temps, intime, chaosé.
Dans une nature sublime à l’orée d’un printemps.
Avec la présence présent d’une femme.

Continuer. Alors…
À cueillir l’écume des souvenirs.
L’écriture de présences. En îles.
Des îles de voix. Mutiques.

Un hiver au Grand Sault à honorer l’énigme mélodique de ce qui tente de trouver voie.
À l’abri du siamois du Fujisan.

Ma profonde gratitude, à toi, Anne, pour ce temps privilégié, inspiré et ouvert.

Laëtitia