Martine Cazin est née à Paris en 1942.
Un long chemin depuis le professorat d’arts plastiques, abandonné en 1970…Quitter la ville pour un village perché en Haute-Provence, installer un atelier où tourner les pots qui me faisaient vivre, créer une ligne alliant tradition et modernité, accordée au pays. Et en parallèle, la peinture toujours : tenter de saisir sur le papier le mouvement des collines, la lumière des saisons, l’instant fugitif qu’on ne veut pas oublier.
Et en 2005, à la fin de ma vie de céramiste, j’ai pu me consacrer avec une joie extrême au dessin et à la peinture. Les paysages de mes débuts ont laissé place à une méditation sur l’espace et le temps, la couleur a disparu au profit du crayon, l’éloge de la lenteur a remplacé la vitesse des pochades.
Ce sont donc des traits, de simples traits, pour dire le temps, pour dire l’unique et la multitude, pour accepter de se perdre dans un silence et s’en aller vers l’absence .La mémoire s’efface, les jours s’échappent…Et le dessin devient acte de résistance. Parfois, mon écriture, au service d’un grand texte classique (Proust bien sûr !) ou de mes propres textes, remplace le trait. Et un jeu se crée entre l’appréhension d’un texte et sa traduction plastique : une autre façon de lire, un autre appel à notre mémoire.
Et il y a aussi, la Maison de Brian. Depuis 2005 les murs anciens de cette maison du village se sont ouverts à l’art contemporain : j’y organise trois expositions chaque été, réunissant chaque fois trois peintres et sculpteurs (souvent des céramistes) dont l’œuvre me touche.
Je ne prétends pas être une galeriste, j’essaie de faire de mon mieux un travail de passeur. Et je suis heureuse de faire aimer ce que j’aime (www.lamaisondebrian.fr)
Pour mieux le dire, ces vers de Jacques Ancet (« un morceau de lumière » voix d’encre 2005)